Thorigny-sur-Marne ► La situation financière contraint la Ville à augmenter la taxe foncière

Le conseil municipal de Thorigny-sur-Marne, mercredi 7 avril, était en grande partie consacré au vote du budget 2021, qui prévoit une augmentation de la taxe foncière.

Le conseil municipal a adopté le budget, qui comporte entre autre une vente de bien immobilier par an et une hausse de 14,6 % de la taxe foncière, soit une dépense supplémentaire moyenne de 420 euros par propriétaire, qui doit être appréciée par rapport à l’économie de 437 euros consécutive à la suppression de la taxe d’habitation. L’augmentation représente une recette complémentaire de 775 000 euros.

Le maire, Manuel Da Silva, a reconnu : « Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous augmentons les impôts, mais c’est la seule façon de rétablir l’équilibre des finances et de réaliser les projets de notre campagne électorale ».

La nouvelle majorité a fait appel à un cabinet d’audit spécialisé en finances locales publiques, « Partenaire Finance Locales », qui a analysé les finances de la commune et les a comparées à celles d’une strate de communes équivalentes.

Analyse 

Partenaire Finances Locales a constaté que la part d’autofinancement, c’est-à-dire le rapport entre recettes et dépenses du budget de fonctionnement, ne permet plus d’assurer le financement des investissements. D’une façon générale, Thorigny est une commune « pauvre » : les recettes réelles de fonctionnement sont de 6,4 % en dessous de la moyenne par habitant des communes du panel. Cela s’explique en partie par la suppression de la taxe d’habitation qui représentait, en 2019, 45 % des recettes fiscales de la ville. La perte n’est pas compensée en totalité par le transfert de la part départementale de la taxe foncière.

La plus grosse partie des dépenses est constituée par la masse salariale de la Ville qui représente 74 % du budget de fonctionnement. Le pourcentage est trop important, devant se situer entre 50 et 60% maximum.

En ce qui concerne l’équipement, Thorigny n’est pas mieux lotie puisque les dépenses d’équipement par habitant y sont de 53 % en dessous de la moyenne du panel.

Face à cette situation, la Ville dispose de trois moyens pour « faire rentrer de l’argent » : dégager un solde positif du budget de fonctionnement en diminuant les dépenses et/ou augmentant les recettes, recourir à la dette, ou vendre des biens.

Thorigny a dans son panier trois biens immobiliers à vendre : le local Kaufman de la rue Cornillot, le cabinet médical de la rue Gambetta et les locaux de l’ex 177. Mais évidemment ces ventes ne peuvent se reproduire tous les ans. Pour augmenter ses recettes de façon pérenne, la Ville doit augmenter les impôts et maîtriser les dépenses.

Le budget 2021

Le budget qui était présenté pour l’année 2021 comprend des dépenses de fonctionnement à hauteur de 13 835 640 euros et un niveau d’investissement de 3 216 369 euros, afin de maintenir le service public et réaliser les projets soutenus par la nouvelle majorité.

Les postes les plus importants sont représentés par la modernisation de l’éclairage public, les travaux de voirie, les travaux dans les écoles et autres bâtiments, et les dépenses liées à l’équipement informatique de la Ville.

Il est prévu de faire un gros effort sur l’équipement numérique des écoles, ainsi que sur l’environnement et la transition écologique, la vie associative et le développement économique nécessaire compte-tenu du sous-emploi à Thorigny sur Marne qui ne dispose que de 0,26 emploi par habitant.

Le groupe d’opposition « J’aime Thorigny » du maire précédent, Thibault Guillemet, a critiqué l’analyse du cabinet d’audit, particulièrement le choix des communes composant le panel de comparaison. Il n’a pas manqué de relever que la majorité avait, lors de la campagne électorale, promis de ne pas augmenter les impots. Avec le représentant du groupe d’opposition, « Thorigny, démocrate et solidaire », Fabrice Hamelin, ils ont refusé de voter le budget, critiquant vivement l’augmentation des impôts qui pouvaient être remplacée par un recours à l’emprunt, la commune s’étant considérablement désendettée sous les deux mandats précédents.