Meaux ► [Vidéo] Démolition des tours Anjou et Alsace, à Beauval : un double défi

Les tours Anjou et Alsace de Beauval, à Meaux, tomberont dimanche 7 mars. La démolition des deux bâtiments du quartier A de Beauval nécessitera le déplacement temporaire de plus de trois mille habitants alentour et réclamera une logistique colossale que complexifie la situation sanitaire. 


 

Construites dans les années 1960, les tours Anjou et Alsace offraient cent soixante-neuf logements où ont vécu des centaines de personnes. Dimanche 7 mars, elles disparaîtront du paysage. Leur démolition par explosion est en préparation.
 

Le processus peut sembler simple à première vue : il suffit de vider la tour, la remplir d’explosifs et appuyer sur le détonateur. La réalité est toute autre. Jean-Marc Fabry, chargé des opérations, déclare : « Il faut que les tours s’effondrent sur elles-mêmes. Pour ça, nous les fragilisons en certains points bien précis pour que les bâtiments tombent comme nous le voulons. Ensuite, il y a la question des projections et des débris. Nous disposons des piscines d’eau autour et nous les faisons exploser avec un léger décalage pour capter les poussières projetées dans l’air. » 
 
Aussi, il ne suffit pas de barder les tours de dynamite. La tactique déployée pour la démolition doit causer le moins de nuisances possibles aux Meldois pour obtenir un meilleur résultat. Jean-Marc Fabry poursuit : « Les piliers dans lesquels nous plaçons des explosifs sont ceints d’un film protecteur qui contiendra le souffle et les gaz de la détonation. Le pilier sera réduit en poussière sur lui-même… Nous ne remplissons pas la tour d’explosifs, nous en mettons dans les premiers étages du noyau et quelques étages plus haut. Avec le travail de fragilisation du bâtiment que nous avons fait avant, il tombera de lui-même. »  
 
Par ailleurs, la démolition des deux tours engendre un défi d’ordre logistique : déplacer temporairement les Meldois qui habitent près du chantier. La zone d’évacuation englobe plus de mille quatre cents logements, soit trois mille personnes. « Nous avons dû doubler le nombre de centres d’accueil car nous ne pouvons pas rassembler trop de personnes ensemble à cause du Covid » indique Claire Rigault, de Meaux Habitat. « D’habitude, nous les envoyons dans des restaurants réquisitionnés pendant la journée, mais en ce moment il n’y a que les enseignes de restauration rapide qui sont ouvertes. C’est déjà une organisation compliquée en temps normal, alors avec la situation sanitaire c’est réellement un défi. » 
 
A un peu plus d’un mois de la démolition, les travaux de préparation des deux bâtiments suivent leur cours. « Les tours devront tomber le 7 mars et il serait compliqué de décaler la mise à feu pour quelque raison que ce soit à cause de la nature de la tâche.  » précise-t-il.
 
« La démolition des tours et le déplacement des habitants des abords nécessitent la convergence de plusieurs semaines d’organisation et ne supporteraient pas un report à cause de nouvelles restrictions sanitaires » annoncent les responsables du chantier, allant au devant d’éventuelles mesures gouvernementales.