Roissy Pays de France ► Vaccination : pour Pascal Doll, le « manque de visibilité et d’information est inadmissible »

 

La campagne de vaccination commence à peine et elle tourne déjà au ralenti dans bon nombre de territoires, faute de vaccins disponibles en quantité suffisante. La communauté d’agglomération Roissy Pays de France ne fait pas exception. Jeudi 21 janvier, son président, Pascal Doll, a exprimé son indignation face au « manque de visibilité et d’information ».

A cheval sur deux départements, Val-d’Oise et Seine-et-Marne, Roissy pays de France regroupe 42 communes pour quelque 354 000 habitants. Trois centres de vaccination y sont opérationnels. Ils se situent à Gonesse, Goussainville et Sarcelles, tous les trois dans le Val-d’Oise. Aucun centre n’est ouvert sur les communes de Seine-et-Marne. Les habitants doivent aller jusqu’à Meaux ou Coulommiers pour se faire vacciner.

Pascal Doll, président de la communauté d’agglomération, indique : « Deux communes seine-et-marnaises de notre agglo sont volontaires et d’ores et déjà capables d’accueillir un centre de vaccination. Il s’agit de Claye-Souilly et Villeparisis. J’ai fait des offres de service à l’ARS (Agence régionale de santé) dans ce sens mais c’est le silence radio. Je n’ai reçu aucun réponse. C’est inadmissible, on manque cruellement de visibilité et d’information… Les centres de Meaux et Coulommiers sont trop loin pour nos habitants de plus de 75 ans et surtout hors du périmètre de notre agglo. Les élus sont mobilisés, les communes sont prêtes. L’opinion publique est majoritairement favorable au vaccin alors qu’attend-on ? »

Le président de Roissy Pays de France s’impatiente et s’étonne devant une telle « désorganisation au sommet de l’État ». Discours contradictoires, ordres et contre ordres, manque d’informations et de visibilité, la situation est critique du point de vue du président.

Il souligne : « La gestion d’une pandémie, c’est compliqué et je sais que ce n’est pas tous les jours facile pour nos dirigeants. Je n’ai pas l’habitude de tirer sur l’ambulance, mais là ça commence à faire beaucoup. Moi, républicain dans l’âme, j’en viens à douter de la parole de l’État. C’est grave. Sous couvert de l’avancée des connaissances sur le virus, le gouvernement se dédouane des certitudes qu’il a affichées sur les masques et sur les tests. Alors jamais deux sans trois. Cela semble être la même chose sur les vaccins disponibles. C’est un constat : on nous promet des doses qui n’arrivent pas dans les quantités prévues… Les instances qui s’agitent et intiment l’ordre aux territoires d’ouvrir dans l’urgence des centres de vaccination, en sont à rappeler ces mêmes territoires pour leur dire de décommander les rendez-vous prévus sur les prochaines semaines, c’est intolérable ! Et la campagne de vaccination grand public ne fait que commencer… N’oublions pas que les personnels de santé et assimilés ne sont pas tous vaccinés à ce jour car il y a une pénurie de vaccins depuis le début de la campagne. »

Les territoires craignent pour la suiten l’économie est à genoux, sous perfusion de l’État, la crise économique et sociale s’annonce violente et les élus locaux devront gérer.

Pour Pascal Doll, il faut vacciner plus vite et plus grand et le président s’interroge sur un « désobéissance massive » : « Depuis bientôt un an, les Français se plient avec une grande résilience à toutes les contraintes qui leur sont imposées pour combattre la crise. Ils acceptent tout. Ne risque-t-on pas une désobéissance massive ? Il faut trouver des solutions pour nos habitants, nos entreprises, nos associations. Le territoire de Roissy Pays de France était jusque-là un modèle de dynamisme économique. Aujourd’hui, il est l’ombre de lui-même, impacté de plein fouet par la crise. Nos secteurs phares que sont l’aérien, le tourisme, l’événementiel, l’hôtellerie-restauration sont à l’arrêt depuis dix mois. »

Des familles entières travaillent sur la plateforme aéroportuaire et vont être au chômage. Pascal Doll affirme « rester très attentif pour la suite » et veux, aujourd’hui, que le gouvernement accélère la cadence de vaccination. Pas d’excuse sur la production des laboratoires à flux tendu. Il considèrent que si ‘’autres pays ont su prendre les devants et se procurer les quantités nécessaires au déploiement de leur campagne, il doit être possible d’en faire de même en France : « Comment ont-ils fait ? L’Europe doit jouer son rôle et peser dans la balance vis-à-vis des autres nations. Après tout, les gouvernements ont le pouvoir de réquisitionner les laboratoires… Nous sommes des adultes responsables, capables de comprendre les difficultés. Les habitants et les élus en ont assez d’être infantilisés en permanence ! » 

Pascal Doll attend que le gouvernement soit « plus transparent » et que « les ministres disent les choses clairement ».