Bussy-Saint-Georges ► Retards des travaux au pôle gare : les commerçants et les riverains donnent leur avis

 

Les travaux autour de la gare RER de Bussy-Saint-Georges toujours pas terminés amplifient les problèmes de stationnement. Les commerçants et les riverains ont mesuré l’impact des travaux sur leur activité et leur quotidien après la remise en service de la rue Konrad-Adenauer, vendredi 13 décembre, après une accélération du chantier les dernières semaines. 

Les travaux débutés en été 2017 ont perturbé la vie quotidienne des riverains et des commerçants. Marie-Françoise témoigne : « J’habite un peu plus loin et je fais mes courses régulièrement ici, mais je suis toujours à pieds. A quatre-vingt ans, je ne peux pas dire si c’est mieux ou pas d’avoir créé des places de stationnement de chaque côté de la rue. C’est peut-être mieux pour ceux qui prennent le RER. Par contre je trouve que les travaux ont duré trop longtemps. » 

Pour Naira, 27 ans, ce sont surtout des nuisances dont elle veut parler : « J’habite le quartier et je n’ai pas du tout apprécié les deux dernières semaines où ils ont travaillé de nuit. Moi, j’allais au travail le lendemain et c’était très gênant. Tant mieux si la circulation est rouverte dans cette rue, mais je ne prends pas souvent ma voiture car je travaille sur Paris et j’y vais en RER. » 

Josiane, 74 ans, dit surtout ses interrogations et sa déception  : « Je ne comprends pas. La circulation est dans le mauvais sens d’après les schémas que j’ai vus à la mairie. Je suis déçue du résultat. Les gens se garaient déjà de l’autre côté, ça ne change rien sauf qu’il n’y a maintenant plus qu’une seule voie pour les voitures. Mon appartement donne sur la rue et j’éprouve de la lassitude avec ces travaux. J’ai renoncé à  nettoyer les rebords de mes fenêtres. C’est vrai qu’il fallait faire quelque chose pour les pavés, mais le résultat donne moins de cachet qu’avant. »

La RATP et EpaMarne sont les maîtres d’œuvre de la réhabilitation. 

Sentiments partagés chez les commerçants

Pour Moussa, patron du Duplex-Café, la remise en service de la rue Adenauer ne change rien  : « Moi, j’attends la fin définitive des travaux pour que tout se remette en place correctement. Ca fait presque trois ans que ça dure et j’ai perdu beaucoup de chiffre d’affaires. Les travaux ne donnent plus envie aux clients de se détendre dans un cadre agréable comme avant, mais j’ai quand même prévu de faire un repas de fêtes et d’ouvrir pour le nouvel an. » 

Christine, qui tient avec Gilles la Cave à Vins – Œnothèque, explique que c’est le jour et la nuit : « La réouverture de la rue change notre environnement professionnel. C’est le jour et la nuit par rapport à avant. On sait bien que les villes ont besoin d’être rénovées, et même s’il faut reconnaitre que les travaux ont été un peu longs, le dédoublement des places de stationnement était primordial pour nos commerces. »

Ludivine donne son sentiment pour la boulangerie Marteau – Aux Délices de la Gare : « C’est bien que cette rue ait été rouverte à la circulation avant les fêtes de fin d’année, même si les travaux dans la rue ne nous ont pas trop gênés. C’est surtout les barrières des travaux de la rue entre le RER et notre commerce qui nous ont impactés. L’enlèvement des panneaux a été un vrai soulagement et on attend avec impatience la fin définitive des travaux autour du RER. »

Pénélope, pour Happy Fleurs, est plutôt contente : « La réouverture de la circulation est une bonne chose pour nous, surtout que ça tombe sur la période de fêtes avec une forte affluence. Pour moi, le principal c’est que les clients puissent se garer. »

Un changement fondamental : une seule voie de circulation

Certains commerçants ne voient pas trop de différence, comme chez Bussy Exo. Philippe, le gérant, redoute que des automobilistes se garent en double file comme avant pour déposer une personne au RER ou acheter une viennoiserie, car il n’y a plus qu’une seule voie de circulation dans la rue Konrad Adenauer et dès qu’un véhicule s’arrêtera, il sera impossible de le dépasser : « Pour les livraisons, ce sera très compliqué, car si toutes les places de stationnement sont prises par les voitures, les camions n’auront pas d’autre choix que de s’arrêter en plein milieu de la rue et de bloquer la circulation le temps du déchargement. »

Romain, de l’Agence Century 21, trouve le résultat plutôt sympa et moderne :  « Pour un jeune comme moi, cela ne me pose pas de problème de me garer un peu plus loin et de marcher un peu plus longtemps. » 

Pisez, qui travaille à la Pharmacie de la gare, confirme que le problème principal c’est la difficulté de stationner. Ozdal, le patron du restaurant turc, explique que les places de parking sont essentielles pour son commerce : « Les clients qui passent commande par téléphone demandent juste à pouvoir stationner quelques minutes pas loin du restaurant pour venir prendre leur plats à emporter. Parfois certains tournent 15 à 20 minutes avant de pouvoir trouver une place. Pour les clients du restaurant et les salariés c’est pareil, il n’y a pas assez de place disponibles autour de nos commerces. A cause des barrières, on a perdu beaucoup de clients et maintenant qu’ils les ont enlevées, il faut qu’ils trouvent une solution pour le stationnement. » 

Nicole, du salon de coiffure Long Long Hair, conclut : « Pour moi, tout se passe bien et je ne suis pas trop impactée par la politique de la Ville. J’ai des clients sympas qui viennent de Bussy, Lognes, Noisy, Montévrain, Bailly et comme je ne fixe pas de rendez-vous, ils ne sont pas trop perturbés s’ils ne trouvent pas un stationnement à côté du salon. »

Cyril Flachaire, le directeur de la maison de l’économie et de l’emploi, précise que les travaux ont été suspendus depuis hier, lundi 16 décembre, afin « de permettre aux clients de se rendre chez les commerçants pour préparer les fêtes. Il précise : « Pendant toute la durée des travaux, nous avons fait en sorte que ceux-ci n’impactent pas trop l’activité des commerces. » 

Les travaux reprendront à la rentrée avec la pose de panneaux de signalisation et de mobilier urbain. 

 

 

 

 

Sun-Lay Tan

Rédacteur en chef

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