Seine-et-Marne ► L’accident de l’humoriste Pierre Palmade fait ressortir l’usage de la cocaïne : la drogue se répand comme une traînée de poudre

Vendredi 10 février, à Villiers-en-Bière, l’humoriste qui conduisait sa voiture, a frappé de plein fouet un autre véhicule avec à son bord une femme enceinte de 7 mois, son beau-frère et un garçon âgé de 6 ans. Les trois victimes sont toujours hospitalisées dans un état grave, la femme enceinte a perdu son bébé. Selon les analyses pratiquées, Pierre Palmade était sous l’empire de la cocaïne, un démon qui l’a rattrapé malgré une précédente condamnation dont il avait écopé, et une obligation de se soigner. La drogue en question se « démocratise » et, oserait-on dire, se répand comme une traînée de poudre. 

L’accident provoqué par Pierre Palmade s’est produit à proximité de Cély-en Bière, la commune de Seine-et-Marne où vit l’humoriste. Celui-ci conduisait son véhicule alors qu’il avait consommé de la cocaïne. Les faits ont rendu le comique nettement moins sympathique aux yeux de ceux qui l’appréciaient tant pour son humour que pour sa personnalité. Le cocaïnomane avait déjà reçu par la justice l’injonction de se soigner de son addiction. 

La cocaïne est dorénavant un produit courant dans tous les milieux de la population. La poudre doit être introduite dans les narines par inspiration et le produit agit rapidement via les muqueuses nasales. C’est souvent pour faire la fête que les usagers s’en fourrent dans le nez, mais également pour « pouvoir tenir ». L’usage concerne des personnages politiques ou du showbiz, mais également des anonymes plus nombreux que les « non-initiés » peuvent le penser. 

La Seine-et-Marne, à deux pas de Paris
et ses lieux saupoudrés

La Seine-et-Marne, c’est un territoire à la fois urbain et rural, et quand les fêtards ne savent pas quoi faire ou bien ne savent plus dans quel bar aller s’éclater, ils se retrouvent à Paris. Trente minutes par l’autoroute… vite fait bien fait… La tentation de la cocaïne est d’autant plus forte que les prix ont baissé et ont rendu la substance plus accessible.

Julien, 30 ans, habitant de Villenoy, témoigne : « Je connais des gens qui font du sport ensemble, qui se réunissaient souvent dans un bar à Meaux, mais l’établissement a fermé. Depuis, ils montent à Paris, plusieurs fois par semaine et picolent… ce qui ne les empêchaient pas de boire déjà avant… Je sais que certains prennent de la coke. Ils y vont en voiture et reviennent en voiture, bien sûr. Ils font la fête toute la nuit et le lendemain ils ont du mal à se lever ou alors ne dorment pas du tout. Au bout d’un moment ils fatiguent. Ils ont 30, 40, 50 ans… Comme quoi il n’y a pas d’âge pour faire n’importe quoi. Ils s’étourdissent avec l’alcool, la drogue. Moi ça ne m’intéresse pas, je ne vois pas l’intérêt. » 

Kévin, 25 ans, habitant de Montévrain, commente : « J’étais dans un groupe de copains avec qui je m’entendais bien mais je me suis aperçu que certains prenaient de la coke. Je me souviens particulièrement de l’un d’eux. Dans les soirées, il était plutôt réservé, presque éteint. Et puis il allait faire un tour aux toilettes et revenait hyperboosté. Je trouvais ça bizarre et en fait, j’ai appris qu’il allait aux toilettes pour sniffer sa coke. D’autres ont fini par lui emboîter le pas et j’ai fini par ne plus les voir parce que se droguer ou boire pour passer la soirée, ça ne me branche pas. »

Aurélien*, 27 ans, use de la cocaïne chaque week-end. Il raconte : « Je fais la fête le week-end dans des villes pas loin de chez moi, en Seine-et-Marne, mais ça bouge plus à Paris? Alors avec les copains, on se fait des petites virées. On va dans des bars ou en boîte et là en général c’est whisky ou rhum coca, et puis une petite snifette pour se mettre en forme. La plupart du temps on rentre vers 4 heures du matin et on va se coucher. C’est dur ensuite d’émerger dans la journée, surtout quand c’est en semaine et si on doit se lever pour aller travailler. Alors là, c’est très très dur… J’avoue, parfois je ne peux pas me lever alors j’appelle mon boulot, je dis que je suis malade et je reste dormir. Il m’est arrivé de perdre un boulot parce que j’arrivais trop souvent en retard ou que j’étais absent… »  

Les effets recherchés par une personne qui consomme de la cocaïne sont en général, l’euphorie, une impression de puissance, l’absence de fatigue, d’appétit et de douleur. 

Le docteur Jean-Pierre Bouchard, psycholologue criminologue, a souligné dans l’émission de Cnews « face à Rioufol », lundi 13 février : « La cocaïne est un psycho-stimulant extrêmement fort. Les adeptes la prennent d’ailleurs pour ça. La prise entraîne des problèmes de troubles de la vigilance et des troubles de l’estimation de sa capacité et ça rend les gens dangereux au volant, c’est connu. Les cocaïnomanes habituels ne peuvent pas ignorer ça. On peut se demander s’il faut supprimer le permis de conduire aux gens connus comme étant des consommateurs réguliers de produits stupéfiants. »

Les passagers qui se trouvaient à bord de la voiture de Pierre Palmade ont pris la fuite et ne se sont pour le moment pas manifestés auprès des autorités. Ils avaient fait la fête ensemble.

*Le prénom a été changé