Santé ► Attention aux piqûres de tiques : des hôpitaux se spécialisent dans la prise en charge de la maladie de Lyme

 

La borréliose de Lyme, plus connue sous le nom de « maladie de Lyme », est la plus fréquente des maladies vectorielles à tiques dans l’hémisphère nord. En Ile-de-France, l’hôpital intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), a intégré une unité spécialisée, le CRMVT (centre de référence des maladies vectorielles liées aux tiques), développée par le ministère de la Santé. Jeudi 23 juin se tiendra une réunion de concertation pluridisciplinaire du CRMVT pour Paris et la région nord. 

Tâche rouge non douloureuse (érythème migrant), douleurs sur le trajet des nerfs, grosse articulation gonflée et douleurs articulaires… Les  symptômes de la borréliose de Lyme sont multiples, touchant principalement la peau, le système nerveux et les articulations, et peuvent survenir entre une semaine et six mois après la piqûre de tique. Entre 2009 et 2020, l’estimation du nombre de cas diagnostiqués en France a varié de 25 000 à 68 530 cas par an, 
Le nombre de cas estimés a augmenté de 20% entre 2019 et 2020 (2019 : 50 133 patients détectés contre 60 033 en 2020).
 
Le ministère de la Santé a désigné en juillet 2019 cinq Centres de Référence de prise en charge pluridisciplinaire des Maladies Vectorielles à Tiques (CRMVT) :
  • Le CRMVT Nord, basé au Centre Hospitalier Intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges, travaillant en partenariat avec l’HU Mondor  et étant désigné pour prendre en charge tous les patients habitant en Ile-de-France.
  • Le CRMVT Grand Ouest basé à l’Hôpital Pontchaillou de Rennes.
  • Le CRMVT Grand Est basé dans le Centre Hospitalier Régional et Universitaire de Nancy et le Nouvel Hôpital Civil de Strasbourg.
  • Le CRMVT Centre, basé au CHU Gabriel Montpied de Clermont-Ferrand et au CHU de Saint-Etienne à l’Hôpital Nord de Saint-Priest-en-Jarez.
  • Le CRMVT Sud, basé à l’Institut Hospitalier Universitaire de Marseille.

 
Le ministère de la Santé explique : « Tous les patients souffrant de symptômes compatibles avec une maladie de Lyme et ayant une suspicion d’exposition à la bactérie (antécédentde piqûre de tique et/ou sérologie positive) sont éligibles à une consultation dans l’un des cinq CRMVT français, dès lors qu’ils sont adressés par leur médecin traitant et détenteurs d’un dossier médical complet. Tous les centres proposent une prise en charge pluridisciplinaire personnalisée avec comme objectifs, garantir un diagnostic rigoureux et standardisé aux patients tout en répondant à leurs interrogations: parcours de soins, prise en charge… ; limiter l’errance et le nomadisme médical des patients ; placer le malade au centre de la prise en charge effectuée par différents intervenants (infectiologues, neurologues, rhumatologues, internistes, dermatologues, algologues, pédiatres, microbiologistes, psychiatres et psychologues) ; proposer une prise en charge dans la bonne filièrede soins, que le patient soit atteint par la maladiede Lyme, ou qu’un diagnostic différentiel soit retrouvé. À l’issue de leur consultation, les patients bénéficient d’un suivi personnalisé pluridisciplinaire programmé en hospitalisation complète, en hôpital de jour de maladies infectieuses ou en consultation externe. Une synthèse diagnostique et thérapeutique est ensuite présentée et discutée en réunion de concertation pluridisciplinaire. Le médecin traitant y est convié, physiquement ou par audioconférence. »
Que faire ne cas de piqûre de tique ?
Les premiers réflexes
 
Mieux vaut prévenir que guérir… Afin d’éviter les piqûres de tiques lors de balades dans la nature, en forêt ou dans des jardins, il est conseillé de s’habiller de vêtements longs couvrants et clairs, de porter des chaussures fermées et un chapeau, d’utiliser un répulsif en respectant les indications notées sur le produit. Au retour, le plus rapidement possible après l’exposition il est impératif d’inspecter l’ensemble du corps à la recherche d’une ou plusieurs tiques. Si une tique est trouvée, il faut l’extraire à l’aide d’un tire-tique, puis désinfecter. Il est ensuite nécessaire de surveiller la zone piquée pendant au moins un mois à la recherche d’un érythème migrant (rougeurs’étendant autour du point de piqûre, de plus de 5 cm de diamètre, et non douloureuse), et de prendre des photos des lésions pour les montrer à son médecin traitant afin de suivre leur évolution.
 
 
Une activité clinique soutenue 
Le CRMVT Nord accueille environ 200 nouveaux patients par an. Depuis 2017, 569 patients ont été pris en en charge, dont :
  • 12,6% avec une Borréliosede Lyme prouvée
  • 7,6% avec une Borréliosede Lyme possible
  • 10,2% diagnosticsde syndrome post-Lyme
  • 69,2 % de diagnosticsdifférentiels
Depuis leur prise en charge par le CRMVT Nord, 68,4% despatients ont eu une évolution favorable à trois mois, et 80,7% à douze mois.