Idées de lecture ► Entre rivalité, acidité et lucidité

 
« Rivalité nom féminin » de Racha Belmehdi
Un premier livre prometteur pour cette féministe depuis toujours qui s’enfonce avec beaucoup de subtilité dans la rivalité féminine omniprésente dans la société de toutes les cultures. La rivalité n’est-elle pas un puissant outil d’émancipation pour vivre avec ses convictions en offrant de l’amour à soi mais aussi aux autres ? Racha Belmehdi par des exemples bien choisis explique le mythe misogyne tenance la déconstruction pour être enfin soi. Un livre qui va intéresser toutes les femmes et faire réfléchir certains hommes.  
240 pages, 19 euros, paru le 3 mars, Editions Favre.
 
 
« Où naissent les héroïnes » de Claire Vigarello
Comment passer d’une vie morose à une existence qui prend des couleurs par le biais de l’écriture ? Certainement se laisser enfin vivre en oubliant le quotidien qui n’a rien de réjouissant quand on est d’une timidité maladive, mal dans sa peau avec un mari qui arrive au bout du bout des allocations chômage et en plus des soucis au travail. Le premier roman fort réussi de Claire Vigarello donne du peps avec une vie parallèle qui donne du tonus et de l’espérance.
411 pages, 20,90 euros, paru le 31mars, Albin Michel.
 
 
« Les souvenirs et les mensonges aussi » De Karine Lebert
Une grande saga féminine qui entrelace surprises et grande histoire entre 1937 et 2015 avec des destins divers liés par des secrets et les drames de la guerre. Trois histoires bien distinctes mais avec le fil conducteur de la peur, du bonheur contrarié et du regard porté avec les mariages franco-allemands mal vus et mis à l’index dans la période trouble. Un beau regard sur la période délicate avec un joli passage de témoin à la nouvelle génération.  
608 pages, 21 euros, paru le 10 mars, Les Presses de la Cité.
 
« Les printemps » de Nathalie Bianco
Humour, respect de l’autre, tendresse, lucidité et une plume qui voltige sur les sentiments humains voilà quelques recettes d’un succès logique pour une auteure qui est passée en douceur mais aussi profondeur des réseaux sociaux à l’écriture plus élaborée. Trois femmes que tout oppose entre une influenceuse étrennant ses nouveaux implants fessiers, une quadragénaire dépressive et une ancienne institutrice de 86 ans. Un lien tissé qui nous prend par la main et nous procure un bien-être singulier. C’est simple et beau, touchant aussi.
248 pages, 17 euros, paru le 17 mars, Edition Sixième(s).
 
« Minuit au bord du monde » d’Alizée Gau
Alizée Gau fait souffler un vent porteur et nouveau pour son premier roman qui oscille entre conte initiatique et fresque socio-politique dans le pays abîmé par la guerre où les adversaires vont tenter de vivre de nouveau ensemble. Le passé est lourd a porter sur les braises encore chaudes où chacun doit se reconstruire. Une jolie histoire de résilience mais aussi de connaissance de l’autre sous un ciel dégagé de bonnes intentions. Une sorte de conte, qui dans la période actuelle fait du bien pour entrevoir l’avenir d’un souffle nouveau.  
336 pages, 18 euros, paru le 17 mars, le Cherche midi.