Santé ► Un rapport parlementaire réclame l’interdiction des nitrites dans l’alimentation

 

Un rapport parlementaire daté du 13 janvier réclame l’interdiction des nitrites dans l’alimentation. La proposition de loi prévoit un arrêt progressif de l’additif considéré comme cancérogène. 

Foodwatch, le lanceur d’alerte, explique que des parlementaires ont livré les conclusions du rapport sur « les sels nitrités dans l’industrie agroalimentaire ». Celles-ci sont sans équivoque : « La charcuterie ‘sans nitrite’ ne doit être ni une niche, ni une mode : il doit devenir la norme. C’est un impératif de santé publique. »

Les trois députés, Richard Ramos, Michèle Crouzet et Barbara Bessot-Ballot, ont demandé l’interdiction progressive des additifs nitrés qui servent à la conservation dans les produits de charcuterie. Pendant ce temps, la fédération des industriels charcutiers traiteurs (FICT) s’entête à faire pression pour empêcher une telle loi, et poursuit sa procédure judiciaire contre Yuka, exigeant de l’application qu’elle retire les informations sur les risques pour la santé de ces additifs. Foodwatch, Yuka et la Ligue contre le cancer ont lancé une pétition (Voir la pétition ici), qui a réuni près de 325 000 signatures.

 « Avec les additifs E249, E250, E251 et E252, il est certain que les charcuteries sont cancérogènes et que les nitrites et nitrates ajoutés causent, ou à tout le moins, renforcent cette cancérogénicité. Or, il est parfaitement possible de produire une charcuterie de qualité sans nitrite, ni nitrates ajoutés et parfaitement sûre d’un point de vue bactériologique ».  Il est aujourd’hui plus que temps de se passer de ces additifs » explique Foodwatch.

D’abord prévues pour fin janvier, les discussions sur le projet de loi se dérouleront finalement à l’Assemblée nationale après la remise de l’avis sur le sujet de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES), annoncé pour le printemps. 

Les produits traités sans nitrites existent, en général en magasin bio. Le problème est que leur prix est au minimum multiplié par deux par rapport au produits avec nitrites. 

« Les industriels savent faire du ‘sans nitrite’ – sans risque de botulisme -, ils le disent eux-mêmes et cela se voit dans les rayons des supermarchés : Herta (Nestlé) et Fleury Michon y sont bien visibles. La marque Le Gaulois (LDC) que nous avons interpellée dans notre Calendrier du Vent 2020 pour son filet de canard contenant des nitrites, a confirmé que tout le groupe LDC avait pour objectif de supprimer les nitrites dans l’intégralité de ses produits à moyen terme… Le rapport parlementaire rappelle que Herta – dont le PDG est vice-président de la fédération des charcutiers – a lancé du ‘sans nitrite’ dès 2017 ou encore qu’Aoste – leader mondial du jambon sec – a supprimé ces additifs de ses produits dès 2019  » rappelle Foodwatch. 

La fédération industrielle des charcutiers traiteurs (FICT) a assigné en justice début janvier, la partenaire de Foodwatch, Yuka. La FICT voit d’un mauvais œil l’écho donné à ses pratiques de lobbying et d’intimidation pour sauver l’usage des nitrites et nitrates, reconnus dommageables pour la santé publique.