Chauconin-Neufmontiers ► Prison : un détenu jette une barquette pleine d’urine au visage des gardiens

Des surveillants du centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin venaient contrôler la cellule de Babacar quand ils ont été accueillis par un lancer d’urine que le détenu avait mise de côté dans une barquette alimentaire. Les faits se sont produits mardi 3 novembre, et Babacar a répondu de ses actes devant le tribunal correctionnel de Meaux, mardi 15 décembre. 

L’homme de 26 ans avait préparé son coup en remplissant une barquette avec ce qui a été décrit par les gardiens comme « un liquide jaunâtre ». Le geste reflètait le comportement de Babacar « plus qu’inadapté vis-à-vis du personnel de la prison », comme le tribunal l’a fait remarquer.

En effet, une première altercation avait eu lieu le 24 octobre entre Babacar et les gardiens quand, au moment de rentrer de sa promenade, le détenu avait refusé de retirer ses chaussures. Les gardiens voulaient les lui faire enlever pour l’empêcher de mettre des coups de pied dans les barreaux de sa cellule. Obligés de le maîtriser, un des surveillants s’est blessé au pied en heurtant un plot en béton servant de mobilier dans la cellule. Ne se contentant pas de se rebeller, Babacar a insulté les gardiens qui tentaient de le calmer : « Venez ! Moi je vous prends tous. Je vais vous enc..er ! », les a-t-il invectivés.

Le 28 octobre, alors que Babacar était placé sous un régime carcéral plus strict du fait de son comportement, il a menacé plusieurs gardiens ainsi qu’une « gradée » de l’établissement : « Je vais vous tuer. Je vais faire du sale… Et elle, je vais la retrouver et la tuer avec sa sale tête et ses vieux cheveux, là… »

Présenté au juge pour répondre de ses actes, Babacar a déclaré être victime de provocations de la part des gardiens : « Tout a été fait pour m’énerver. Ils m’ont volé plusieurs fois. A chaque fois, je réclamais des comptes, j’avais jamais de réponse. » Et lorsque le juge lui a demandé pourquoi il avait menacé un gardien qui se tenait devant sa porte, Babacar a répondu : « S’il était derrière la porte, c’était sûrement pour jouer avec ma lumière. »

L’homme, qui clame être victime du personnel pénitentiaire de Chauconin, soutient l’avoir été également des gardiens de la prison de la Santé et de Fleury-Mérogis où il avait séjourné précédemment. Babacar a été transféré de prison en prison, à ses dires, « pour sa sécurité ». La version officielle est que, d’abord incarcéré à Fleury-Mérogis en 2019, le détenu, en raison de son comportement « inadapté », s’était vu retirer six crédits de réduction de peine – les crédits attestent du bon comportement des détenus – par le juge d’application des peines. La situation n’était plus tenable et Babacar dû être transféré. Il a continué ses écarts de conduite à la prison de la Santé, puis à Meaux-Chauconin.

A l’audience, Babacar a souhaité conclure : « Quand on cherche la petite bête, on cherche la petite bête. Moi, je connais la violence. Dans la violence y a des degrés. Si je m’étais écouté, il y aurait eu du sang… » Son commentaire n’a pas arrangé son cas et le tribunal l’a reconnu coupable de rébellion, d’outrage et menace contre des personnes dépositaires de l’autorité. La peine de prison de Babacar, s’étalant déjà jusqu’en décembre 2021, a été allongée de 6 mois.